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Au Canada, le raisin est le deuxième fruit frais le plus consommé, mais plus de 98 % proviennent de l’extérieur du pays. Depuis le milieu des années 1980, les viticulteurs québécois perfectionnent leur expertise, alors pourquoi ne pas cultiver du raisin de table? Dans un contexte où nous prenons conscience de l’impact que peuvent avoir nos habitudes de consommation sur la pérennité de la planète, la culture du raisin de table dans un objectif d’approvisionnement local semble des plus opportunes.
Des cépages nordiques
De plus en plus de producteurs se lancent dans l’aventure de ce petit fruit bien connu, mais que les variétés nordiques nous amènent à redécouvrir. Une vingtaine de cépages adaptés à notre climat particulièrement froid sont actuellement cultivés dans la province. Le plus commun d’entre eux est sans aucun doute le Somerset, ce petit raisin rouge sans pépin qui développe des arômes de fraise bien sucrée dès le début du mois de septembre. Et bien que d’autres variétés aient des pépins, la diversité des arômes qu’elles offrent nous les fait rapidement oublier.
Le secret est dans la taille
La vigne est une liane, et si on la laisse aller, elle pourra parcourir plusieurs mètres par année. La taille est donc une opération cruciale dont un des objectifs est de maintenir la vigne dans son espace. Cette taille vise à donner une structure au plant, à maîtriser le feuillage et à assurer une production annuelle, mais aussi à long terme. On doit également savoir que la production de raisins s’effectue sur les bois d’un an. Le nombre de bourgeons conservé variera en fonction de la vigueur du plant : plus il est vigoureux, plus on lui en laissera. Par contre, on évitera un trop grand nombre de bourgeons qui amèneraient un entassement du feuillage, ce qui nuirait à la maturation du raisin et à la production des années suivantes. L’ébourgeonnage est tout aussi important que la taille puisqu’en enlevant les bourgeons en surplus ou mal positionnés, on favorise la maturation des fruits et l’aération du feuillage, tout en préparant la taille de l’année prochaine. Finalement, pour obtenir un raisin bien mûr, on s’assure de conserver des tiges assez longues (une dizaine de feuilles après les grappes) qu’on prendra soin de bien exposer au soleil. Il ne reste qu’à récolter et savourer!
Nouvelles variétés créées L’apyrénie peut se définir par la présence de pépins imparfaitement formés dans un fruit. Ce phénomène résulte d’une malformation génétique survenue par hasard, dans la nature, sur un ou quelques plants. Ils sont par la suite multipliés, par bouturage dans le cas de la vigne, et utilisés pour créer de nouvelles variétés par hybridation. L’apyrénie n’est donc pas un organisme génétiquement modifié, mais bien le résultat d’un accident survenu naturellement et dont l’Homme a su profiter. |
Gaëlle Dubé, agr, conseillère en viticulture