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Après avoir été interrompu par la crise de la COVID-19, le financement de l’étude de faisabilité sur la création d’un outil capable de centraliser la collecte de données relatives à l’usage des antibiotiques chez les animaux liés à l’alimentation humaine a finalement été octroyé. Le Dr Luc DesCôteaux, qui supervise le projet, estime aujourd’hui que malgré les retards causés par la pandémie, l’outil pourrait être pleinement fonctionnel d’ici trois à cinq ans.
Seulement 25 % des budgets du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) avaient été adoptés lorsque la COVID-19 s’est abattue sur le Québec en mars dernier. Alors que le Dr DesCôteaux attendait une somme de 600 000 $ pour la troisième et dernière phase de son projet, un courriel du MAPAQ daté du 15 avril lui a appris qu’aucune nouvelle dépense ne serait faite par le ministère jusqu’à nouvel ordre. Dans la foulée, le vétérinaire avait dû mettre à pied tous les membres de son équipe.
Luc DesCôteaux a appris le refinancement du projet le 30 juin et les membres de son équipe ont été réembauchés quelques jours plus tard. « C’est une bonne nouvelle, parce que c’est un gros projet avec de nombreux livrables [dont le rapport final qui est] attendu au 31 mars prochain. On n’a pas trop révisé le plan [d’avancement], ce qui fait en sorte qu’on a de la broue dans le toupet », dit-il. Le vétérinaire souligne cependant que de nouveaux collaborateurs-experts ont été mis à contribution en provenance d’autres facultés de l’Université de Montréal, tout comme des étudiants qui œuvrent à titre d’auxiliaires de recherche.
Étape par étape
Au cours de deux rencontres à la fin août, le chercheur et son équipe ont consulté plus de 140 partenaires aussi variés que des vétérinaires, des groupes spécialisés en productions animales, des meuneries, des pharmacies, l’Union des producteurs agricoles, le MAPAQ, etc. Luc DesCôteaux soumettra le rapport de cette concertation aux différents acteurs, ainsi qu’au gouvernement le 19 octobre prochain. Par la suite, il se nourrira des commentaires des partenaires pour effectuer différentes études approfondies évaluant la faisabilité de l’outil.
« On sait que le [gouvernement] est très intéressé dans la phase de mise en œuvre, donc à la mettre en place le plus rapidement possible à partir de 2021, mais nous, on proposera de la mettre en place en trois phases : le démarrage, qui pourrait durer de trois à cinq ans, ensuite une phase de maturité, et une phase d’expansion [dans sept ou huit ans avec] l’ajout d’autres bases de données qui permettront de faire un peu plus de recherches », indique le vétérinaire.