Qui a dit que le souci d’esthétisme devait être réservé aux seuls humains? Pour construire sa nouvelle étable inaugurée en mars 2019, la ferme Au gré des champs a fait appel à une firme d’architecture qui a dessiné un bâtiment à la fois lumineux et aéré, au grand bonheur du troupeau.

En tant que fromagerie bio qui transforme son lait à la ferme, l’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie a le bien-être animal au cœur de ses préoccupations. Lorsque l’ancienne étable  est arrivée en fin de vie utile, il allait de soi pour Marie-Pier Gosselin, relève et fille des propriétaires Suzanne Dufresne et Daniel Gosselin, que la nouvelle construction devait assurer un confort optimal au troupeau.

« Le côté esthétique était également important, puisqu’on est en agrotourisme. Ça correspond à la vision à moyen et à long terme de l’entreprise. Quand nos consommateurs viennent à la ferme, ils veulent voir les vaches et connaître les conditions d’élevage », explique l’agricultrice.

Gros changements

Pour mener à bien son projet, la ferme a retenu les services de la firme montréalaise La Shed. En collaboration avec les Consultants Lemay & Choinière pour le volet du génie agricole, les architectes ont conçu une vaste étable dont les façades nord et sud laissent entrer la lumière naturelle du jour grâce à des panneaux en polypropylène clair. Quant aux façades latérales du bâtiment, elles sont munies de volets pouvant s’ouvrir de façon indépendante afin d’y laisser circuler l’air.
Tout l’intérieur de l’étable a également été repensé. Finies les stalles! Les vaches sont en stabulation libre sur aire paillée (bed-pack), ce qui leur permet de se promener et de se coucher à leur aise, tandis que les génisses sont désormais confiées à des nourrices. Enfin, pour prévenir le piétin d’Italie, les allées de grattage ont été recouvertes de litière et sont entretenues quotidiennement.

Plusieurs avantages

Cette nouvelle construction a entraîné plusieurs changements positifs sur la santé du troupeau, constate Marie-Pier Gosselin. « J’ai remarqué que les chaleurs s’expriment bien et que j’ai pu améliorer les intervalles de vêlage. Aussi, la croissance des génisses est meilleure depuis qu’elles sont avec une nourrice. » L’éleveuse, qui possède plusieurs vaches de plus de dix ans, espère que la nouvelle étable aura un effet bénéfique sur leur longévité. « On pourra le vérifier dans quelques années, mais je constate déjà qu’elles sont mieux reposées l’hiver et que leurs membres sont en santé. C’est encourageant. » La qualité du lait a par ailleurs connu des améliorations appréciables.

Bien que cette étable ait coûté « un peu plus cher » qu’une construction traditionnelle, Marie-Pier Gosselin ne regrette pas ce choix. « L’investissement en a valu la peine. On passe beaucoup de temps dans cette étable, donc ça prenait un lieu qui nous ressemblait. Je retire aussi beaucoup de bonheur en voyant que mon troupeau va bien. »