Politique 2 septembre 2020

Legault en faveur d’un dézonage à Saint-Hyacinthe

Le premier ministre François Legault a donné son appui à la construction d’un abattoir de poulets Exceldor à Saint-Hyacinthe, malgré une décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) rejetant le dézonage du site ciblé par la coopérative.

« Une belle entreprise [Exceldor] a un projet de 200 M $ qui créerait 600 emplois. (…) Malheureusement, la demande [de dézonage] a été refusée par la Commission de protection du territoire agricole du Québec », a déclaré François Legault au cours d’une mêlée de presse à Saint-Hyacinthe le 25 août dernier.

Christian St-Jacques
Christian St-Jacques

Exceldor souhaiterait transférer ses activités de Saint-Damase dans un nouvel abattoir plus grand qui aurait une capacité d’un million d’oiseaux par semaine. Celui-ci serait situé sur un terrain de 23,64 hectares en bordure de l’autoroute 20 appartenant à Saint-Hyacinthe. Cependant une décision de la CPTAQ, rendue en décembre 2019, l’empêche d’aller de l’avant, ce qui déplait au premier ministre. La Fédération de l’UPA de la Montérégie s’est d’ailleurs prononcée contre ce dézonage.

« J’invite l’UPA et la CPTAQ à travailler avec l’entreprise et avec les élus qui représentent les citoyens et qui appuient le projet. Oui, il faut protéger les terres agricoles, mais il faut aussi écouter la volonté des citoyens », a insisté M. Legault.

Surprise

Le président de l’UPA-Montérégie Christian St-Jacques, s’est dit étonné de cette sortie du premier ministre.
« C’est d’autant plus surprenant après la dernière déclaration du ministre Lamontagne.» Rappelons que le 20 août dernier, le ministre de l’Agriculture  avait émis une fin de non-recevoir aux élus de la MRC du Haut-Richelieu qui réclamaient que soit dézonée par décret une terre de 187 hectares à Saint-Jean-sur-Richelieu afin d’y aménager un parc industriel, et ce, malgré un refus de la CPTAQ et du Tribunal administratif du Québec.

René Proulx
René Proulx

« Je crois que M. Legault n’a pas été bien informé du rôle de l’UPA dans ce dossier. On n’est pas contre le projet d’Exceldor, mais il n’est pas nécessairement à la bonne place. Notre rôle est de protéger les plus belles terres agricoles », résume Christian St-Jacques, qui craint que la construction de l’abattoir à cet emplacement précis pourrait accentuer la pression sur les lots adjacents.

« L’endroit idéal »

Le PDG d’Exceldor, René Proulx, soutient en entrevue que le site de Saint-Hyacinthe est le seul terrain capable d’accueillir la nouvelle infrastructure dans la région. « Exceldor est implanté en Montérégie depuis 1945 et souhaite y rester. Il s’agit pour nous de l’endroit idéal étant donné sa proximité à l’autoroute 20, l’accès aux transports en commun pour nos employés et la capacité de l’approvisionnement en eau potable de la municipalité. »

M. Proulx affirme qu’une rénovation ou un agrandissement des installations de Saint-Damase est impensable. « Certaines parties de l’usine datent de 1945, d’autres sont bâties sur des pieux. On ne pourrait pas reconstruire sur le même terrain qui fait seulement 8 hectares sans arrêter notre production. »