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Notre étude, réalisée dans des fermes en Estrie et dans Chaudière-Appalaches, démontre que les besoins en azote des prairies de graminées ayant un fort potentiel de rendement sous régime à trois coupes sont plus élevés de 40 % que les recommandations maximales actuelles.
La dose maximale d’azote actuellement recommandée au Québec est de 160 kg N/ha. Cette dose, fractionnée en 96 kg N/ha au printemps et 64 kg N/ha après la 1re coupe, semble être appropriée pour un régime à deux coupes. Pour un régime à trois coupes, la dose fractionnée de 64 kg N/ha au printemps et 48 kg N/ha après la 1re et la 2e coupe, serait associée à un manque d’azote de la graminée au cours de la croissance printanière. Présentement, les producteurs appliquent en moyenne de 110 à 120 kg N/ha, quel que soit le nombre de coupes.
Un apport de 90 kg N/ha appliqué au printemps permettrait d’obtenir un rendement moyen de 5 tonnes de matière sèche (MS) par hectare à la 1re coupe. Le rendement saisonnier de trois coupes, obtenu dans de petites parcelles, a atteint 11 t MS/ha avec un apport total de 225 kg N/ha/année. Ces résultats concordent avec les nouvelles recommandations du ministère de l’Agriculture de l’Ontario, qui sont de 23 kg N/ha par tonne MS de graminées produite.
En moyenne pour les 10 années-sites que comportait notre étude, nous avons obtenu une augmentation de rendement saisonnier de 308 kg MS/ha avec chaque 20 kg de N/ha ajouté jusqu’à un maximum de 220 kg N/ha. Mal appliqués, ces apports azotés peuvent par contre occasionner des impacts négatifs sur l’environnement ou sur la qualité du fourrage produit. Une façon plus économique et environnementale d’augmenter la teneur en protéine du fourrage serait d’augmenter la proportion de légumineuses dans le mélange. Quoi qu’il en soit, une mesure des rendements réels obtenus doit être effectuée pour valider l’augmentation de la fertilisation azotée à la ferme.
Gaétan Parent, agr., M. Sc., Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) – Québec
En collaboration avec Isabelle Breune, agr., M. Sc., AAC – Sherbrooke, et Stéphanie Durand, agr., Club Agroenvironnemental de l’Estrie