Actualités 25 septembre 2014

Québec veut préserver les paysages ruraux

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Pierre-Yvon Bégin – Paysages : l’UPA réclame des balises

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Les paysages et le patrimoine architectural doivent être protégés. L’Union des producteurs agricoles (UPA) endosse le projet de loi 82 relatif à la protection du patrimoine culturel, mais réclame certaines balises. D’accord pour protéger les paysages et les vieux bâtiments de ferme, mais pas au détriment de l’agriculture et du portefeuille des producteurs agricoles.

« C’est un patrimoine collectif et il doit être entretenu par la collectivité », affirme le 2e vice-président de l’UPA, Denis Bilodeau. Celui-ci commentait le mémoire remis à la Commission de la culture et de l’éducation dans le cadre de ses consultations publiques sur le projet de loi, présenté par la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, en février 2010. La Commission a entrepris ses travaux la semaine dernière, mais n’a toujours pas convoqué l’UPA en audiences.

En ce qui concerne les vieux bâtiments de ferme, telles les granges et les étables en bois, l’UPA fait valoir que ces structures ne répondent plus aux exigences, notamment en matière d’environnement. La rénovation et l’entretien de ces bâtiments, ajoute-t-elle, sont souvent plus onéreux que la construction de nouveaux édifices. Les normes prévoient notamment des planchers étanches pour les activités d’élevage. Les bâtisses d’antan, dit-on, ne conviennent plus aux impératifs de la production d’aujourd’hui ni même aux dimensions de la machinerie pour son entreposage.

« Des balises doivent être mises en place, soutient Denis Bilodeau. Sur quelles bases va-t-on définir les sites et leur nombre à privilégier par les municipalités? Les vieux bâtiments sont généralement désaffectés. Certains sont toujours utilisés, mais peuvent tomber désuets rapidement. On est d’accord avec le principe du projet de loi, mais on ne veut pas que les producteurs agricoles en assument le prix. »

Dans le cas de la protection des paysages, l’Union est d’avis que la meilleure façon d’assurer l’entretien du paysage agricole québécois demeure la pratique d’une agriculture dynamique et rentable. Avec le projet de loi, craintelle, les projets d’expansion des agriculteurs pourraient être limités quant à la construction de structures ou d’équipements dans un paysage à protéger. Pire, interroge l’Union, voudra-t-on se servir des nouvelles dispositions pour intervenir dans la régie des cultures et imposer le choix des plantes à cultiver en fonction de critères esthétiques.

« On ne doit pas se mettre dans une situation où tout sera protégé et qu’on ne pourra plus bouger », prévient Denis Bilodeau. Outre les mécanismes d’indemnisation, l’UPA demande au gouvernement de mieux encadrer les initiatives de protection des paysages en précisant les critères à observer. Les municipalités, exige-t-on, devraient être tenues de consulter les personnes et les organisations directement concernées. Enfin, l’UPA réclame le maintien de la prépondérance de la Loi de protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA). Le texte de loi, demande-t-elle, doit comprendre une interdiction formelle aux autorités municipales de limiter les usages agricoles en zone agricole au sens de la LPTAA dans leur plan de conservation d’un paysage culturel patrimonial. De plus, l’UPA s’oppose à toute diminution de la compétence de la Commission de protection du territoire agricole. Ses pouvoirs d’émission d’avis et d’autorisation à des fins non agricoles, explique-t-elle, doivent être maintenus en matière de protection du patrimoine et des biens culturels.