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Au pied du Mont Yamaska, sur la rue principale à Saint-Paul-d’Abbotsford, Dindons Choquette est immanquable avec ses 67 hectares de terrain. En plus d’élever et de vendre leurs produits directement sur place, les deux frères, Sylvain et Pascal, s’occupent aussi de l’abattage. Désireux de faire connaître leur volaille favorite au plus grand nombre, Dindons Choquette ne cesse de se renouveler et d’offrir un produit de qualité.
Cela fait maintenant plus de vingt ans que Pascal et Sylvain Choquette ont repris ensemble la ferme familiale. « Notre père a commencé quand il était jeune. Au départ, il avait une centaine de dindons, puis 200… Finalement, il y a passé sa vie », raconte Pascal. « Déjà, tout jeune, je savais ce que je voulais faire : travailler avec les dindons et reprendre la ferme de notre père. C’était une évidence pour moi », ajoute Sylvain.
Lorsque la compagnie est montée, en 1993, Pascal est comptable et vient seulement aider les fins de semaine. Finalement peu passionné par sa carrière première, il décide de s’investir à 100 % dans la ferme après huit ans en comptabilité : « Je ne savais pas où aller avec ce métier-là. Je n’aimais pas assez ça ».
Depuis vingt ans, les deux frères gèrent tous les aspects de leurs poulaillers. Pascal s’occupe surtout du côté comptabilité et gestion « de la paperasse ». Sylvain, quant à lui diplômé en technologie agricole à Saint-Hyacinthe, organise les poulaillers et les terres.
« On a nos spécialités, mais on s’entraide dans tout », partage Pascal.
Le fils de Sylvain, William, 19 ans, prête lui aussi main-forte depuis plusieurs années, tout comme son grand frère Marc-André. Les deux étudient en technologie agricole et comptent reprendre l’affaire familiale quand il sera temps. « C’est la relève! », lance Sylvain, un sourire fier aux lèvres.
Dindons Choquette fait partie des 150 entreprises qui concentrent leur production sur le dindon, une volaille qui reste encore peu connue.
« Nous, ce qu’on veut, c’est défaire l’image du dindon qui n’est servi qu’à Noël, à Pâques ou à l’Action de grâce. C’est une viande qui se déguste tout au long de l’année. Notre mission, c’est de la faire connaitre », explique Pascal.
Pour ce faire, les deux hommes ont développé une panoplie de produits : des cubes de dindons en passant par la viande à fondue ou encore le steak et les tournedos.
« C’est une viande maigre qui contient beaucoup de protéines. Il est possible de faire plein de découpes différentes pour satisfaire un couple, quelqu’un de seul, une famille entière… C’est très intéressant de la travailler », poursuit Sylvain.
Plus populaire ces dernières années, leur dindon s’exporte et attire une clientèle variée. Dindons Choquette est notamment vendu dans certains restaurants, des boucheries, mais aussi des traiteurs présents dans toute la région. Sylvain et Pascal vendent aussi certaines de leurs bêtes pour qu’elles soient achetées vivantes, sur les marchés environnants.
Le seul abattoir de dindons de la région
En plus de commercialiser leurs produits directement sur place, les frères Choquette abattent eux-mêmes leurs dindons, en arrière du magasin.
« On a toujours eu un abattoir à la maison. Notre père en avait bâti un quand il était jeune. On a vécu là-dedans donc c’était tout naturel de continuer à tout faire par nous-mêmes. Le dindon, c’est notre créneau. On abat seulement nos oiseaux ici alors on peut dire qu’on est autosuffisant », explique Sylvain.
Dindons Choquette est le seul abattoir de dindons de la région. Les deux frères ont pourtant hésité à le garder : « On a fait des rénovations en 2011 et on s’est demandé si ça valait la peine de mettre autant d’argent dans l’amélioration de l’abattoir. Il y en a un dans la région qui aurait pu abattre nos bêtes, mais leur maximum, c’était peut-être… 8 kilos? Nous, on a des dindons de 15, 16, voire 17 kilos donc, avoir notre propre matériel nous permet d’être beaucoup plus adaptés à ce qu’on fait », se rappelle Pascal.
Pascal et Sylvain embauchent de la main-d’œuvre lors des journées d’abattage qui ont lieu toutes les deux semaines. Avec un élevage annuel de 50 000 têtes, ils achètent leurs dindonneaux dans la région de Québec, chaque mois. « C’est plus simple de les acheter, comme ça ils ont la meilleure génétique, une taille standard et un goût délicieux assuré! Quand on les reçoit, ils ont à peine un jour », dit Sylvain.
Dans leurs produits populaires, on retrouve la viande hachée, mais aussi les pilons confits ou encore les saucisses. Les deux éleveurs attirent les habitants de la région, mais aussi une clientèle nouvelle, qui vient parfois de plus loin.
« Certains viennent de la Rive-Sud de Montréal pour acheter nos produits! On sent que les clients font plus attention à consommer local ces derniers temps », se réjouit Pascal.
Léa Villalba, collaboration spéciale