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« Nous l’avons toujours fait par choix. On aime ce qu’on fait. On pense qu’on a attrapé ça dans le ventre de notre mère! » lancent en chœur les cinq filles de Marco Couture et Lyne Groleau, impliquées dans la porcherie familiale Marigro.
Quelle entreprise agricole n’aimerait pas avoir au sein de son conseil d’administration une spécialiste en ressources humaines, une experte en transformation des aliments et en gestion de développement de PME, une technicienne comptable bachelière en agroéconomie, une bachelière en sciences de la transformation des aliments avec une maîtrise en gestion de la chaîne d’approvisionnement, et enfin, une spécialiste en gestion des technologies des entreprises agricoles? C’est ce qu’ont réussi à faire Marco Couture et sa conjointe Lyne Groleau, de la porcherie Marigro, connue sous la marque La Jambonnière, de Saint-Rémi-de-Tingwick au Centre-du-Québec, avec leurs cinq filles âgées entre 21 et 27 ans.
Toutes ont travaillé très jeune au sein de l’entreprise familiale. « Le samedi, elles avaient le choix entre le ménage de la maison ou aller au marché Godefroy de Bécancour », ajoute leur mère Lyne. L’aînée Marie-Pier accompagnait même son père qui allait porter les porcs chez Olymel à Princeville avant la maternelle.
Sur les bancs d’école
Marco Couture et Lyne Groleau se sont rencontrés pendant leurs études en gestion et exploitation agricole au Cégep de Victoriaville. Ils ont obtenu leur diplôme en 1986 et six ans plus tard, ont fait l’acquisition de la ferme porcine du père de Lyne. En 2004, ils ont ouvert la boucherie-charcuterie La Jambonnière qui leur permet de transformer 50 % de leur production de porcs.
Le couple a souhaité que ses filles fassent également des études pour pouvoir choisir la voie de leur choix.
« Avec de moins en moins de responsabilités, j’ai une distance de la gestion quotidienne pour m’occuper des nouveaux projets, précise Marco. Par exemple, j’ai supervisé la construction d’un nouveau bâtiment, mais la responsable de tout l’aménagement, c’était Cynthia. C’est elle qui est la directrice de production. »
Caroline travaille à temps partiel aux communications, au marketing, aux projets spéciaux et à la gestion des coûts de revient. La passion d’Audrey, la cadette, est l’élevage. Elle a pour projet de doubler le cheptel jusqu’à 300 truies.
Marie-Ève est responsable de l’hygiène et de la salubrité, des procédures de travail et de l’intégration des nouveaux membres du personnel, du soutien à la gestion des réseaux sociaux, des processus de commandes en ligne ainsi que de s’assurer de la formation du personnel. Bien qu’elle travaille en ressources humaines à Montréal, Marie-Pier demeure consultante pour l’entreprise familiale et participe aux événements spéciaux comme les Balades gourmandes à l’automne.
« Souvent on n’a pas besoin de se parler, juste à se regarder on se comprend! Malgré nos différences et nos différends, nous sommes des sœurs, des amies, des collègues. On travaille toutes ensemble à faire évoluer l’entreprise. Nous formons une super bonne équipe parce qu’on se complète », clament les cinq sœurs.
Clan réuni en assemblée Le transfert de l’entreprise est en train de se définir. « C’était rendu qu’on ne parlait que du travail et de l’entreprise. Il fallait trouver un moment pour faire et parler d’autre chose », explique Lyne. Par exemple, la famille compte aller faire du camping cet été. Puis, un dimanche sur trois, le clan se réunit en assemblée présidée par Caroline. « Nos parents ont encore plein de choses à nous apprendre sur toutes les facettes de l’entreprise. Il est important qu’on soit tous ensemble et que la passation se fasse graduellement », mentionne Cynthia. |
Daniel Rancourt, collaboration spéciale