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LA PATRIE — Issus d’une famille de 13 enfants, les 6 frères Blais ont tous hérité de la passion de leur père pour le milieu agricole. Autant à La Patrie, leur port d’origine, qu’ailleurs en Estrie, les Blais produisent du lait, de la viande de porc ou de bœuf, ou encore exploitent la forêt pour l’érable ou le bois. Et cet amour du métier fait toujours son chemin dans la famille.
« Dans ce temps-là, on nous disait qu’il y avait de l’avenir dans l’agriculture. Pour nous autres, ça a été vrai », affirme André Blais, qui s’est occupé de la ferme héritée de son père, Ernest Blais, et qui l’a à son tour léguée en 2001 à son fils Bruno.
Même si Ernest est décédé dans un accident en forêt alors qu’il avait 52 ans, les trois frères aînés, qui résident toujours à La Patrie, s’entendent pour dire que c’est lui qui leur a transmis l’amour du travail de la terre. « On a perdu [notre père] jeune, mais on a pris les choses en main, puis on s’est développé par nous-mêmes », précise Jacques Blais, producteur de bœuf.
« Il aurait ben, ben aimé travailler avec ses gars. C’est pour ça qu’il nous avait envoyé à l’école d’agriculture, les trois plus vieux », ajoute Marius, le frère aîné et producteur de lait maintenant retraité qui a transmis la ferme à son fils Marcel.
Si Ernest n’a pas pu vivre ce rêve, il aura tout de même transmis sa passion jusque dans son implication au sein du milieu agricole : des Blais des trois générations suivantes ont eux aussi siégé ou siègent toujours à des conseils de regroupements de producteurs laitiers ou forestiers ou encore à l’Union des producteurs agricoles. « C’est un peu la ‘‘marque de commerce’’ de la famille», résume Marius.
Des « faiseurs » d’ouvrage
N’ayant pas connu son grand-père, Richard Blais, le fils de Jacques, estime plutôt que son parcours a été influencé par sa grand-mère Rose. « Elle encourageait l’indépendance – autant d’esprit que financière. Toute la famille, on est des gens qui aiment avoir des projets et qui aiment la campagne », souligne-t-il.
Il rapporte aussi que la mentalité de ses grands-parents incluait l’idée que « si tu ne trouves pas de l’ouvrage ailleurs, on va t’en faire, de l’ouvrage! »
C’est ainsi que plusieurs érablières ont vu le jour : l’une opérée par Simon, l’autre fils d’André qui travaille dans le milieu agricole, et deux dirigées par Denis, fils de Marius et qui travaille à son tour avec ses fils, Éric et Steve.
Transmission avantageuse Pour Jacques Blais, il est important de pouvoir transmettre les terres à ses enfants, puisque l’agriculture est selon lui de plus en plus inaccessible : « Avant, c’était basé sur la famille, mais maintenant, si tu n’as pas d’argent, ça ne marche pas. Les prix des terres sont abominables! » Marcel Blais, qui travaille à la ferme laitière familiale avec son propre fils Francis, voit quant à lui une autre bonne raison de transmettre cet héritage : « Le gros avantage, c’est aussi qu’on pourra continuer de travailler à la ferme plus longtemps! » |
Dominique Wolfshagen, collaboration spéciale