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Ils sont prêts à aller sur le marché du travail, mais pour eux, la boucle n’a pas été refermée. La fin de session bousculée par la pandémie a laissé une impression étrange aux finissants des diverses écoles des secteurs rattachés au monde agricole.
« J’ai prêté mon serment d’allégeance sur Zoom toute seule dans ma chambre. D’habitude, c’est un moment assez solennel qui se passe avec la famille. Là, c’était assez triste », confie Rachel Gauvin.
Le parcours académique de la finissante de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal s’est conclu de façon abrupte. Le 13 mars dernier, alors qu’elle effectuait son stage clinique, le gouvernement a décrété la fermeture des établissements d’enseignement. Le reste des stages se déroulant de manière virtuelle, Rachel n’a plus remis les pieds à l’hôpital vétérinaire et n’a plus revu ses camarades depuis. « Cette fin de session s’est accompagnée d’un sentiment de rejet. C’était très étrange d’être coupée de tout le monde. »
Maxence Landry, finissant en technologies des productions animales à l’ITA de Saint-Hyacinthe, se dit partagé entre la fierté d’avoir gradué et le regret de ne pas conclure cette étape importante de sa vie comme il se doit. « Oui, on a réussi, mais je n’ai pas l’impression que la boucle est bouclée. Mes camarades sont éparpillés partout au Québec. Quand est-ce que je vais les revoir? » s’interroge-t-il. À cela s’ajoute la difficulté d’avoir dû préparer à distance son épreuve de synthèse de programme, un travail d’équipe présenté devant jury. « Les rencontres par vidéo sont utiles, mais ne remplacent pas une vraie conversation. Heureusement, nos profs étaient très disponibles. »
Bals et remises de diplômes suspendus
Outre le bal des finissants et la collation des grades, les finissants en médecine vétérinaire avaient organisé un voyage en République dominicaine, tombé à l’eau. Une remise des diplômes symbolique a été réalisée sous forme de vidéo comique en mai. « On espère rattraper ces moments plus tard, mais ça reste difficile sur le plan humain », concède Rachel Gauvin.
Les cérémonies et les activités de fin d’études à l’ITA de Saint-Hyacinthe et à l’Université Laval ont également été annulées ou reportées à une date indéterminée. « Ça finit drôlement. Je ne sais pas quand je vais revoir mon monde. On était tissés serré. On n’a pas eu le temps de se dire au revoir », déplore Gabriel Gagné Fugère, finissant au baccalauréat en agronomie de l’Université Laval.
Ses camarades et lui devaient organiser un bal des finissants dans un hôtel de Stoneham, au nord de Québec. « On avait réservé les chambres et les dépôts ont été faits. On ignore quand ça va pouvoir avoir lieu. » Mince consolation : ils ont eu droit à une collation des grades le 18 juin… sur Zoom, bien entendu.