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Ce n’est pas parce qu’on est producteur agricole qu’on connaît nécessairement tous les secrets du potager. À l’heure où des gens de tous les horizons souhaitent cultiver leurs propres légumes, les questions sont nombreuses. Retour sur quelques notions de base avec le chroniqueur horticole – et jardinier paresseux – Larry Hodgson.
Quel terreau et quel compost doit-on utiliser? Et pour l’arrosage?
Il faut d’abord savoir que les sacs de terre noire offerts à bas prix sont à bannir. On préférera l’emploi d’un terreau de base à potager que l’on pourra se procurer dans une jardinerie. « La terre noire communément vendue est un sous-produit de la production de tourbe; elle est beaucoup trop acide et dense pour être une option intéressante », explique M. Hodgson. Quant aux composts – fumier de mouton, crevettes, etc. –, ils donnent de bons résultats et s’équivalent à peu près tous. « La seule exception selon mes observations, c’est le compost de ver de terre, qui est nettement supérieur aux autres, mais plus cher. Personnellement, j’en mets les deux tiers de moins qu’un autre produit », commente l’horticulteur.
À propos de l’arrosage, aucune fréquence précise n’est recommandée puisque les conditions météo sont variables. On enfonce un doigt dans le terreau jusqu’à la deuxième jointure : si c’est sec, on arrose; si c’est humide, on n’arrose pas.
Quand transplanter ou semer et comment?
Il n’existe pas de réponse universelle à ces questions. Les légumes-feuilles et racines (carottes, choux, navets, etc.) peuvent être semés assez tôt. Ceux-ci sont en mesure de supporter une température fraîche, voire un léger gel au sol. « Par contre, pour les tomates, les poivrons, les courges, les concombres, les haricots et les aubergines, par exemple, il est essentiel d’avoir un air et un sol réchauffés. Une température minimale de 13 °C la nuit doit être atteinte », juge M. Hodgson. Si on se tourne vers des semences en sachet et que les semis sont démarrés à l’intérieur, il importe de se référer aux instructions inscrites sur l’enveloppe. Pour la transplantation, une règle simple : on met en terre à la même profondeur que celle du contenant d’origine. Tomates, poivrons, courges et concombres peuvent cependant être enterrés un peu plus profondément, jusqu’aux premières feuilles.
Où acheter ses plants et lesquels mettre ensemble?
« Aller chez le marchand du coin, dans une véritable jardinerie, est assurément une bonne idée!, indique l’horticulteur. On y vend habituellement les variétés les mieux adaptées au climat local et on contribue du même coup à l’économie de son milieu. En passant, une chose à ne surtout pas faire : récupérer les graines de légumes achetés à l’épicerie pour les planter dans son potager. Ces variétés, qui proviennent bien souvent de pays chauds, ne conviennent pas aux conditions du Québec. » En ce qui a trait au compagnonnage, Larry Hodgson n’y adhère pas. « C’est une croyance, pas de l’horticulture!, lance-t-il. Il n’y a pas vraiment de jumelages suggérés, ni d’associations à éviter d’ailleurs. Il suffit simplement d’être logique dans ses choix, en vérifiant notamment quelle taille auront les plants à maturité pour ne pas couper la lumière. Et de grâce, pas de potager à l’ombre! Les légumes-feuilles et racines peuvent à la limite tolérer la mi-ombre. »
Comment éloigner les animaux nuisibles?
Marmottes, écureuils, cerfs de Virginie : les animaux sont intelligents et il ne sera pas possible de les tenir à distance très longtemps avec de l’urine de coyote, des produits répulsifs ou une assiette d’aluminium qui virevolte au vent. « Ces moyens ont un effet très limité dans le temps. L’achat d’un arroseur muni d’un détecteur de mouvement constitue la meilleure solution. Un animal qui se fait asperger d’eau demeurera par la suite loin du potager », fait valoir M. Hodgson.
Comment construire un bac de jardinage et quelle est la profondeur idéale?
Une multitude de plans de construction de bacs de toutes les tailles, de tous les styles et conçus avec différents matériaux neufs ou recyclés sont disponibles par l’entremise du Web (jardindas.ca, dujardindansmavie.com, troisfoisparjour.com). On vise une profondeur d’au moins 45 cm, mais de 60 cm dans un monde idéal.
Attention aux sols contaminés! À plusieurs endroits, la culture en bacs de jardinage est inévitable en raison de la contamination des sols. En zone densément peuplée, dans les petites villes et même en campagne, les espaces occupés par des garages ou des entrepôts de matériaux de construction peuvent libérer des polluants. Une fiche d’information détaillée sur la contamination des sols en ville a été préparée par le MAPAQ (mapaq.gouv.qc.ca). Un répertoire des terrains contaminés a aussi été mis en ligne par le ministère de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques (environnement.gouv.qc.ca). |
Quelques suggestions de lecture
De nombreux ouvrages permettent de s’initier à la culture d’un potager et d’approfondir ses connaissances sur le sujet. Voici quelques suggestions :
- Le jardinier-maraîcher (Jean-Martin Fortier)
- Potager productif : Associez vos légumes facilement (Bertrand Dumont)
- Le nouveau potager – Le jardin comestible pour tous les espaces (Albert Mondor)
- Les idées du jardinier paresseux : Potager (Larry Hodgson)