Météo 2 juin 2020

Un quatrième été de sécheresse se dessine

Le Québec pourrait se diriger vers un 4e été de sécheresse dans plusieurs régions, croit le météorologue André Monette, étant donné la chaleur de la fin mai et le mois de juin qu’il prévoit.

« Malheureusement, je crois que je n’ai pas de super bonnes nouvelles à donner à nos agriculteurs pour juin. Globalement, on prévoit des températures au-dessus des normales de saison et on ne prévoit pas beaucoup de précipitations  », dit M. Monette, qui est conscient que le temps sec afflige déjà certaines cultures.

Juin en détail

Le mois de juin débutera avec des températures plutôt fraîches et pourrait même faire sonner l’alarme du gel dans certaines régions. Un risque de gel à pareille date est relativement normal pour l’Abitibi (la moyenne du dernier gel est le 27 mai dans cette région), mais ce ne l’est pas pour la Mauricie, souligne M. Monette. Le dôme d’air frais quittera ensuite le Québec vers le Labrador.

La deuxième semaine devrait se traduire par un retour à la normale de saison, et même par la suite, à des températures au-dessus de la normale. Sans toutefois parler de canicule, précise le chef de service Météorologie chez MétéoMédia. Cette prévision repose sur un modèle météorologique selon lequel l’air frais demeurera sur l’Ouest canadien, permettant à la chaleur de remonter des États-Unis jusqu’au Québec.

La chaleur atteindra donc d’abord le sud du Québec et devrait être freinée dans sa trajectoire par le dôme d’air froid qui, rappelons-le, se trouvera au nord-est. En d’autres mots, des régions comme Charlevoix et le Saguenay–Lac-Saint-Jean devraient moins bénéficier de cette chaleur provenant des États-Unis.

Les deux dernières semaines de juin feront place à des températures en « W », c’est-à-dire quelques journées très chaudes entrecoupées de quelques journées plus fraîches. Le météorologue ne veut pas trop s’avancer, mais il se pourrait qu’un accroissement supplémentaire de température puisse coiffer la fin juin.

André Monette anticipe moins de précipitations que la normale. Le début juin, avec le dôme polaire, apportera du temps stable peu enclin aux averses. L’arrivée de la chaleur pourrait faire éclater des averses dispersées, mais rien de soutenu et d’uniforme, anticipe-t-il.  Les prévisions de précipitations sont plus difficiles que celles de la température, précise M. Monette. « Il s’agit qu’un orage dans une région donne lieu à 50 mm de pluie et le portrait est changé, comme ce fut le cas à La Tuque à la fin mai », spécifie-t-il.

Un mois de mai bizarre

La première moitié de mai a été très froide avec des 3 à 4 degrés sous les normales. Ce fut l’inverse pour la deuxième moitié qui a été très chaude avec 3 à 4 degrés au-dessus des normales. Et que dire des précipitations? Entre 50 et 80 mm sous les normales. « Plusieurs régions n’ont pas eu de précipitations depuis le 15 mai et le 29 mai. C’est dans les plus longues périodes sans pluie pour un mois de mai. Le record c’est 15 jours consécutifs, datant de 1977. On ne le battra peut-être pas, mais mai 2020 est dans le top 3, c’est certain », dit le météorologue.

En mai, l’Abitibi a reçu 10 mm de pluie, l’Outaouais 17 mm, Montréal 26 mm, Sherbrooke 38 mm, Québec 38 mm, Saguenay 30 mm et le Bas-Saint-Laurent 23 mm. La moyenne de ces régions varie entre 80 et 100 mm de pluie habituellement.