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L’implantation d’un robot de traite chamboule autant la routine des vaches que celle du producteur. C’est pourquoi il est essentiel de bien se préparer avant la transition.
Le passage de la traite conventionnelle au robot amène son lot de défis, surtout lorsqu’on passe de la stabulation entravée à libre. Les changements peuvent causer un stress important aux vaches et avoir un impact sur la production, d’où l’importance de bien préparer son troupeau.
Au Québec, on estime que 80 % de la production est en stabulation entravée, selon l’agronome, expert en production laitière – traite robotisée et conseiller stratégique chez Valacta, Gervais Bisson. La plupart des producteurs qui passent à la robotisation le font donc avec des vaches qui sont habituées d’être attachées.
« Ce qui est le plus difficile pour la vache, c’est de s’habituer à marcher pour aller manger, boire, se faire traire, etc. », explique le spécialiste.
Il faut donc s’assurer de la santé des pieds et membres de chacune des vaches avant le démarrage du robot. « Les onglons vont être mis à rude épreuve, surtout quand les vaches marchent sur du béton et qu’elles ne sont pas habituées, indique Gervais Bisson. Il faut aussi s’assurer qu’il n’y ait pas de problèmes de boiterie avant le démarrage. »
L’aménagement de l’étable doit également être pensé en fonction du confort des vaches. « La quantité de points d’eau, la largeur des stalles, la ventilation, la propreté des logettes, tout ça peut avoir des impacts sur la santé et le stress des vaches », illustre M. Bisson.
Bien nourrir son troupeau
L’alimentation est un facteur clé dans la réussite du projet de robotisation, notamment parce que c’est avec une alimentation bien adaptée que les vaches seront attirées au robot.
« On habitue déjà les vaches à leur nouvelle alimentation quelques semaines avant la transition », soutient le conseiller spécialisé en robotique pour Sollio Agriculture, Hugues Ménard. L’objectif, dit-il, est de bien balancer l’apport en aliments personnalisés au robot et la ration de base à la mangeoire, pour que la vache ait une bonne production et soit attirée vers le robot.
Avec tous ces changements dans l’étable, il faut prévoir quelques semaines d’adaptation. « Après six mois, on peut espérer voir une bonne routine s’installer, estime M. Ménard. C’est souvent après dix ou douze mois qu’on voit que ça va beaucoup mieux. »
Se préparer mentalement Les producteurs qui s’équipent d’un robot de traite doivent s’armer de patience. Avant qu’une bonne routine soit installée, les nuits de sommeil sont aussi courtes qu’avec un nouveau-né. Les vaches en état de stress peuvent avoir des comportements erratiques pendant plusieurs jours après le démarrage du robot. « Au final, toutefois, les vaches s’habituent plus vite que le producteur », rigole le directeur des ventes pour Lely, Guillaume Peeters. C’est que les producteurs doivent changer leurs anciennes habitudes. « Il faut reformater le disque dur. Le producteur perd ses points de repère », souligne-t-il. La transition vers la traite robotisée change radicalement la façon de travailler avec le troupeau. Il faut par exemple réapprendre à manipuler les vaches et à gérer la nouvelle alimentation, en plus d’apprendre la nouvelle technologie. « C’est pour cette raison que le producteur doit bien s’entourer », mentionne Guillaume Peeters. Plusieurs entreprises, dont Sollio agriculture ou Valacta, offrent d’ailleurs des services d’accompagnement tout au long du processus de transition. |