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Déjà en forte croissance depuis cinq ou six ans, l’engouement pour les paniers de fruits et légumes biologiques bat tous les records à l’ère de la crise de la COVID-19. À l’heure où la préoccupation des consommateurs se fait plus marquée pour l’autonomie alimentaire, quelques fermes acceptent encore de nouveaux abonnés, mais la très grande majorité affiche complet à ce moment-ci.
Présidente de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), Caroline Poirier constate une hausse de 94 % des abonnements par rapport à la même période l’an dernier pour l’ensemble de la province. « C’est vraiment plus rapide qu’à l’habitude. Il reste des fermes pour lesquelles il y a de la place, mais ce sont surtout des nouvelles venues qui ont moins de clientèle établie », dit-elle.
Mme Poirier, aussi productrice membre du Réseau des fermiers de famille (RFF), explique la popularité des paniers bio notamment par la sécurité que procure le fait de réserver une part de récolte pour la saison. L’assurance d’avoir accès à des produits frais et variés a séduit plusieurs consommateurs, particulièrement dans le contexte d’une pandémie qui montre les limites de l’approvisionnement.
« L’achat local a également été fortement encouragé, entre autres par l’État, ce qui a contribué à favoriser le modèle d’agriculture soutenue par la communauté, ajoute la présidente de la CAPÉ. Et on peut penser qu’en situation de crise, on revient aux besoins de base. Les gens ont plus de temps pour cuisiner, veulent le faire avec des aliments de qualité et il y a là quelque chose de réconfortant. »
Une formule flexible et résiliente
À ce jour, le RFF a enregistré quelque 21 000 abonnements, pour un total de 20 000 ménages – environ 60 000 personnes – qui se sont tournés vers les paniers biologiques. Le Réseau compte, cette année, 131 fermes principales et 16 en accompagnement. Mme Poirier rappelle au passage le lien de confiance, la relation de partenariat qui unit le consommateur et le fermier dans la formule.
« À l’égard des modalités de fonctionnement, il faut savoir qu’elles sont de plus en plus flexibles, indique-t-elle. Les clients ont toujours la possibilité d’opter pour des paniers prémontés à récupérer dans un point de dépôt prédéterminé, mais ils peuvent aussi décider de sélectionner leurs produits selon le concept de mini-marché ou profiter de cartes prépayées. Le spectre est très large et adaptatif. »
Caroline Poirier insiste par ailleurs sur le caractère résilient du modèle adopté par le RFF. « Au Québec, l’autonomie alimentaire est très relative puisqu’elle dépend beaucoup, dans le secteur maraîcher, de la main-d’œuvre étrangère. Le Réseau, lui, est basé sur la communauté et la main-d’œuvre locale. J’ai noté, à ma ferme, un plus grand intérêt des gens pour venir y travailler cette année. »
Les abonnés du Réseau des fermiers de famille engendrent des retombées économiques locales de plus de 12 millions de dollars. Créé par Équiterre en 1996, le RFF permet à ses membres de recevoir le juste prix pour leurs fruits et légumes en raison de la chaîne de distribution qui est réduite au minimum. À ses débuts, le Réseau comptait sept fermes et 250 familles dans toute la province.