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Nouveau revers pour l’aérodrome de Saint-Roch-de-l’Achigan dans Lanaudière. Le promoteur, qui avait soumis une deuxième fois son projet de développement, s’est buté au refus de Transports Canada.
Dans un courriel adressé au promoteur, le ministre Marc Garneau a annoncé le 4 mai qu’il maintenait son arrêté ministériel du 29 août 2019 interdisant le développement d’un aérodrome sur une terre agricole de 100 acres en bordure de l’autoroute 25.
« Je suis d’avis que le projet d’aérodrome n’est toujours pas dans l’intérêt public malgré les informations supplémentaires communiquées dans votre dernier rapport. De ce fait, l’arrêté […] visant à interdire le développement du projet d’aérodrome proposé dans la municipalité de Saint-Roch-de-l’Achigan est toujours nécessaire et a été pris », peut-on lire dans le courriel du ministre que La Terre a pu consulter.
En décembre 2019, le promoteur Yvan Albert avait soumis à Transports Canada un rapport présentant les résultats d’une nouvelle étude sur le bruit que pourraient engendrer les vols quotidiens. Le promoteur avait également mené des consultations supplémentaires et une campagne de sensibilisation. Dans sa réponse, le ministre Garneau a expliqué qu’il ne remettait pas en cause la bonne fois du promoteur, mais qu’il constatait de sérieuses lacunes dans la démonstration des retombées économiques du projet, tout en prenant acte de la forte opposition de la population.
« Contrairement au projet d’aérodrome de Mascouche [qui est tombé à l’eau en mai 2019] où les résultats d’un sondage indiquaient que seulement quelque 4,9 % de la collectivité locale s’était opposée au projet, 96 % de la collectivité de Saint-Roch-de-l’Achigan a voté contre le projet d’aérodrome lors d’un référendum municipal suivant un taux de participation de 52 % », a relevé le ministre.
L’opposition crie victoire
En entrevue, le porte-parole de la Coalition des citoyens contre l’aérodrome SRA, ne cache pas son soulagement. « On se réjouit de la décision parce que c’était un projet bâclé, lance Sébastien Marcil. Je crois que c’est une décision salutaire pour les citoyens et pour l’aviation, car des promoteurs de série B, il n’y en aura plus. Le problème, c’est qu’avant, les promoteurs pouvaient faire n’importe quoi au mépris de l’intérêt public comme à Neuville et à Saint-Cuthbert. »
Des « zones grises » à éclaircir
L’Association canadiennes des pilotes et des propriétaires d’aéronefs (COPA), qui accompagne le promoteur dans ses démarches, évalue présentement leurs options. « On a appuyé le promoteur qui a fait ses devoirs et qui a respecté la réglementation », fait savoir le PDG de l’association, Bernard Gervais, qui souligne qu’un jugement de la Cour suprême de 2010 a rappelé que la construction d’aérodrome était une compétence exclusive du fédéral.
M. Gervais déplore le manque de clarté autour des consultations publiques que doivent mener les promoteurs pour ce type de projets. « La consultation n’est pas faite pour demander la permission aux citoyens, elle sert à présenter le projet aux parties concernées et le mitiger pour l’intégrer dans une municipalité. Mais présentement, le gouvernement laisse aux promoteurs le soin d’expliquer aux citoyens ce qu’est une consultation, ce qui génère des mauvaises interprétations et des réactions négatives. On doit s’assurer que le gouvernement éclaircisse ces zones grises. »
Dans un bref échange de messages textes, le promoteur Yvan Albert a indiqué qu’il ne comptait pas se départir du terrain acheté en juin 2019.