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Conséquence du confinement de la population en raison de la COVID-19, plusieurs familles achètent des poules pondeuses pour s’approvisionner en œufs frais.
« Les poules pondeuses en ville gagnaient déjà en popularité, mais là on peut parler d’un gros engouement », lance François Lecours, de la Ferme du Barbu à Sainte-Anne-de-Sorel en Montérégie, qui note une hausse de 40% de ses ventes de poules pondeuses par rapport à l’année précédente.
Le producteur explique que depuis la crise de la COVID-19, des dizaines de nouveaux clients l’appellent pour s’en procurer. « J’ai du monde de Chambly et de Saint-Jean-sur-Richelieu qui sont prêts à venir jusqu’ici pour en avoir et nous avons une liste d’attente jusqu’en juin. » Les coqs à chair d’une journée et les dindonneaux de trois semaines sont également populaires, remarque-t-il.
Comme des petits pains chauds
Chez le distributeur de moulée Luc Goyette de Saint-Cuthbert dans Lanaudière, qui vend aussi de la volaille vivante, on constate cette même ruée vers les poules pondeuses. « D’habitude, ça nous prend un mois pour vendre notre commande de 800 poules en mars. Cette année, on a trouvé preneur en quatre jours. Nous avons une autre commande qui rentre à la mi-juin et déjà, la moitié est réservée », raconte l’employée Suzie Léonard.
Parmi leurs nouveaux clients, plusieurs sont totalement novices dans les soins aux poules pondeuses. « On voit beaucoup de jeunes familles. D’habitude, ils partent en vacances, mais là, ils pensent rester à la maison et ils ont du temps pour s’occuper de poules ou pour jardiner. Ils veulent des poules qui pondent tout de suite et calculent combien de douzaines d’œufs ils pourront récolter », précise Mme Léonard.
Le phénomène ne se limite pas au Grand Montréal. Guillaume Maltais, du Couvoir Chicoutimi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, affirme que ses ventes sont deux semaines en avance. « Pour l’instant, on est capable de fournir, mais c’est sûr qu’on va avoir une liste d’attente et on va peut-être devoir s’approvisionner auprès d’autres couvoirs. D’autant plus que les poules seront permises à Saguenay en mai. » En général, les clients achètent de deux à cinq poules en plus de la moulée, du poulailler et des accessoires, ce qui constitue une entrée intéressante d’argent, affirme-t-il.
En toute connaissance de cause
Du côté de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ), on est conscient que le phénomène des poules en ville a le vent dans les voiles étant donné le contexte actuel. « Notre principale préoccupation est de s’assurer que, si les gens gardent des poules dans leur cour, ils le fassent en toute connaissance de cause. Une poule, ça se lève tôt, ça chante, ça a des besoins, prévient le président Paulin Bouchard. On ne peut pas tout simplement les acheter et s’en débarrasser après quelques semaines comme c’est le cas avec les lapins de Pâques. »
Quant au problème d’approvisionnement en œufs frais dans les épiceries observé dernièrement, le président de la FPOQ affirme que la situation devrait être presque totalement réglée sous peu.