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Le Nouveau-Brunswick se dirige vers une excellente récolte de sirop d’érable, mais les producteurs sont inquiets. Certains acheteurs offrent moins pour le sirop d’érable ou ne leur en achète plus. Une situation qui pourrait aussi avoir un impact sur le Québec.
L’origine de ce mouvement baissier provient de la COVID-19, plus précisément des États-Unis, où un important acheteur de sirop d’érable, Bascom Maple Farms, a indiqué le 6 avril qu’il suspendait ses achats de sirop minimalement jusqu’au 4 mai.
Certains croient qu’il s’agirait d’une tactique pour créer un mouvement de panique en pleine récolte de sirop, lequel entraînerait des prix à la baisse. D’autres prétendent plutôt que cette entreprise du New Hampshire qui dessert plusieurs régions américaines craint réellement une contamination.
Chose certaine, l’impact est réel, dit Louise Poitras, directrice de l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick (AANB). « Avec la fermeture de Bascom, des producteurs de la Nouvelle-Angleterre sont venus cogner aux portes de nos acheteurs. Cela a ensuite fait baisser le prix offert à nos propres producteurs », explique-t-elle. Les acériculteurs du Nouveau-Brunswick qui avaient déjà des prix fixés par contrat ne sont pas affectés, mais ceux sans contrat se font présentement offrir 2,70 $ la livre et moins. Un acheteur offre même aux producteurs du Nouveau-Brunswick de leur verser 1,50 $/lb et d’ajuster la balance du prix plus tard selon le marché.
« C’est stressant pour plusieurs, juge l’acériculteur Éric Caron, qui récolte l’eau de 80 000 entailles à Edmundston. Nos membres qui ne savent pas le prix qu’ils auront sont particulièrement inquiets », affirme celui qui est également président de l’AANB. Il fait cependant remarquer qu’une bonne récolte conjuguée à la baisse du prix du carburant et des taux d’intérêt pourrait amoindrir les impacts d’une diminution du prix de vente.
Louise Poitras ajoute que les institutions financières conseillent aux producteurs du Nouveau-Brunswick de ne pas paniquer et de conserver une bonne partie de leurs volumes, le temps que la situation se stabilise.
Des répercussions au Québec Il faut comprendre que les compagnies qui achètent actuellement le sirop moins cher des producteurs du Nouveau-Brunswick et des États-Unis, sont des acheteurs du Québec. Si ces acheteurs priorisent du sirop hors Québec, cela pourrait contribuer à accroître l’inventaire de la réserve des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) et diminuer ainsi le pourcentage de sirop payé cette année aux producteurs québécois. Mais selon Simon Trépanier, directeur des PPAQ, le vrai facteur névralgique qui influencera les revenus des producteurs québécois concerne la demande des consommateurs américains. « 62 % de notre sirop est vendu sur le marché américain. [Avec la COVID-19], est-ce que ce marché déclinera ou se maintiendra l’automne prochain? S’il décline, ça se peut qu’on accumule plus de sirop dans la réserve qu’aucune autre année auparavant », analyse-t-il. M. Trépanier assure que la Fédération ne paniquera pas et ne procédera à aucune vente de feu à court terme. Le prix du sirop québécois demeure inchangé à 2,98 $ /lb. |