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Le temps des sucres est déjà terminé pour plusieurs régions du Québec et dans l’ensemble, les érablières ont offert d’excellents rendements. Sans parler de records, les producteurs contactés sont très satisfaits d’avoir atteint entre cinq et six livres à l’entaille. Dans les régions plus froides, le travail se poursuit, mais les perspectives sont bonnes.
Julien Dupasquier, Montérégie
Première évaporation : décembre et début mars
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 16 avril : 6,2 et 5,2 lb à l’entaille
« J’ai arrêté les pompes le 7 avril. La saison s’est finie assez drastiquement, car une vague de chaleur a tout coupé. On a manqué de pluie et d’eau et le sol s’est asséché. C’est plate, car on n’avait pas atteint le goût de bourgeon et après la chaleur, il s’est remis à pleuvoir et à geler la nuit. On aurait pu avoir d’autres bonnes coulées », dit Julien Dupasquier, qui exploite 12 500 érables à Dunham et à Frelighsburg. La récolte d’eau d’érable s’est terminée légèrement plus tôt dans sa fameuse section d’érablière qui était entaillée depuis l’automne. « Les arbres ont cicatrisé le 2 avril dans mes entailles d’automne. Plus rien ne coulait. Mais je suis content, j’ai fini avec 6,2 livres à l’entaille. Pour une érablière froide, c’est très bien », évalue-t-il. En comparaison, ses arbres entaillés au début février ont livré 5,2 lb à l’entaille. « La livre de plus, c’est celle de décembre. C’est du sirop que j’ai fait tranquillement et qui m’a laissé plus de temps en avril », exprime l’acériculteur.
Stéphane Verville, Centre-du-Québec
Première évaporation : 26 février
Objectif de 2020 : 5,7 lb à l’entaille
Rendements en date du 17 avril : 4,45 lb à l’entaille
« On a fermé les pompes hier, on va bouillir aujourd’hui [17 avril] une dernière fois dans nos deux érablières plus chaudes. Il nous reste environ une semaine dans notre érablière qui penche au nord. Ç’a été une grosse production », résume Stéphane Verville, copropriétaire avec sa famille d’une érablière de 30 000 entailles près de Victoriaville. Son érablière plus chaude vient d’atteindre un rendement de 5,25 lb à l’entaille, mais sa moyenne totale est de 4,45 lb. Il croit encore pouvoir se rendre à 5 lb. La saison a été exceptionnelle pour sa régularité. « On ne s’est jamais fait enterrer d’eau, mais les érables ont coulé tous les jours. Au lieu de se taper des journées de 15 à 16 heures de bouillage, c’était plutôt des horaires de 7 à 8 heures. Je dirais que nous avons bouilli une dizaine de journées de plus cette année comparativement à d’habitude », observe-t-il.
Judith Jetté, Laurentides
Première évaporation : 26 février
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 16 avril: 5,5 lb à l’entaille
« C’est fini! On a arrêté le 5 avril. Ça coulait encore, mais le goût de bourgeon venait d’arriver et comme on vend au détail, on ne prend jamais de chance et on arrête aussitôt que ça goûte la sève », dit Judith Jetté, copropriétaire d’une érablière de 18 000 entailles à Mirabel. Les premiers jours d’avril ont offert de fortes coulées d’eau qui étaient, comme depuis le début de la saison, très sucrées. Ce sprint final lui a permis d’atteindre les 5,5 lb à l’entaille. « On est bien contents. L’objectif est atteint haut la main! Dame nature a bien fait ça. On n’a jamais eu de grosse chaleur. Même à la fin, on pouvait surfer sur une gelée pendant quelques jours. C’est une troisième année au-dessus de 5 lb », exprime-t-elle fièrement.
Martin Malenfant, Gaspésie
Première évaporation : à venir
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 16 avril: 1 lb à l’entaille
« Ça coule! Je viens de passer une livre à l’entaille. L’eau est belle et la qualité du sirop est très bonne. La météo annoncée est intéressante pour les prochains jours. Je suis enthousiaste. Je crois qu’on aura une bonne saison », commente Martin Malenfant, qui possède une érablière de 65 000 entailles située à Escuminac. Bouillir du sirop à la mi-avril n’a rien de stressant pour ce Gaspésien. « Certaines années, le goût de bourgeon arrive le 25 avril et d’autres fois à la mi-mai. Ça dépend. » Alors que le temps des sucres est terminé au sud du Québec, il n’a pas atteint son pic chez M. Malenfant qui a encore 60 cm de neige au sol!
Jonathan Blais, Estrie
Première évaporation : 7 mars
Objectif de 2020 : 4 lb à l’entaille
Rendements en date du 16 avril: 3,5 lb à l’entaille
« Ça va super bien. J’ai eu un deux semaines record de bonnes coulées. Je vais atteindre mes objectifs de quantité et de qualité », exprime Jonathan Blais, dont l’érablière de 25 000 entailles est située à La Patrie. La saison achève chez lui. Le taux de sucre de l’eau de ses arbres vient de diminuer. « Mais je reçois encore des coulées impressionnantes. On devrait atteindre les 3,8 livres à l’entaille. Si tel est le cas, il obtiendra une très bonne récolte. Sur la photo, il montre ses enfants avec des produits québécois. « En ces temps de crise, il faut être solidaire entre producteurs. Quand c’est possible, il faut particulièrement faire un effort pour donner un coup de main à son voisin. »
Yan Gaudet, Témiscamingue
Première évaporation : 17 mars
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 16 avril: 3,5 lb à l’entaille
« On a eu de bons volumes au début avril, mais présentement, c’est plus froid et ça ne coule pas fort. L’eau n’est pas tellement sucrée non plus [entre 1,7 et 1,8 degré Brix] », témoigne Yan Gaudet, propriétaire d’une érablière de 25 000 entailles, à Duhamel-Ouest. Il atteint malgré tout les 3,5 livres à l’entaille et s’attend à franchir le cap des 4 lb. « La météo semble de notre bord, ce qui nous donnera la chance de prolonger la saison. On devrait se rendre jusqu’au 25 avril. Mais il y a un très léger goût de sève qui a commencé à apparaître. Aussitôt qu’il va faire chaud, ce ne sera pas long que tout sera terminé. Il faut que ça reste frais », espère-t-il.