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On ne possède pas de statistiques sur le sujet, mais l’aquaponie serait mondialement en croissance.
Au Vermont, l’agriculture décline et l’immobilier de villégiature gruge le paysage. Selon cinq universitaires américains, l’aquaponie pourrait remédier à ces maux et à quelques autres.
L’aquaponie, c’est le jumelage entre la pisciculture et des serres hydroponiques, où les plantes se nourrissent de l’azote, du phosphore et du potassium issus des déjections des poissons. Un modèle à caractère environnemental donc, et qui fait l’économie de l’achat de nutriments.
Pourquoi les auteurs de « The integration of sustainable aquaculture into Vermont’s working landscape» ont-ils ciblé cet État? « Oui, l’agriculture est en déclin bien ailleurs, convient un des cosignataires de l’étude, Barry Costa-Pierce, professeur de pêcheries et aquaculture à l’Université du Rhode Island. Mais le Vermont est le centre du mouvement de l’alimentation locale. » Et son adhésion, précise Costa-Pierce, est un élément primordial de l’implantation et de la viabilité de l’aquaponie.
« Sauf que le Vermont est un désert pour le poisson même si on y en mange beaucoup, affirme Barry Costa-Pierce, qui est également directeur du Rhode Island Sea Grant, un organisme subventionnant les recherches sur l’océan et les ressources côtières. L’aquaculture y est sous-développée. Nous sommes inondés d’importations de qualité médiocre. Et il y a beaucoup d’éducation des consommateurs à faire. Les gens croient qu’il est plus compliqué de cuire du poisson que du poulet. »
Des alliances
L’étude sur le potentiel de l’aquaponie est très détaillée, depuis les modes de production jusqu’aux débouchés commerciaux. Dans d’anciens bâtiments de ferme revampés, elle favorise l’élevage de salmonidés – truite arc-en-ciel, entre autres -, bien adaptés au climat, jumelé à la culture du basilic, de l’origan et du persil. Avec un des modèles proposés, les auteurs estiment qu’il est possible de faire un profit de 46 000 $ dès la première année, même en tenant compte des coûts annuels et de mise en exploitation évalués à 230 000 $, excluant l’achat de la terre.
Étrangement, les revenus provenant de la pisciculture sont largement inférieurs à ceux des serres. Mais les deux cultures s’enrichissent mutuellement, la vermiculture pouvant par exemple nourrir partiellement les poissons. Et les enjeux sont aussi de fournir à l’année une nourriture locale de qualité et de préserver le paysage et l’agriculture du Vermont. Les auteurs croient qu’il est de surcroît possible de tirer des revenus supplémentaires de l’agrotourisme.
Autrement, les secteurs-clés pour les ventes sont les marchés, les réseaux d’alimentation locaux et les restaurants.